IDÉES
Le
«Robin des bois» de la finance
Pour sauver la planète, un
ancien courtier de Wall Street veut couler la «World
Company» en
mariant boycott global et spéculation agressive. Mission
impossible?
«Se
contenter de boycotter une entreprise ne suffit
pas. Il faut profiter des répercussions financières du
boycott, ce que les ONG
n’ont pas encore fait jusqu’ici.» En sirotant
calmement une eau
minérale dans une brasserie bruxelloise, Max Keiser, 45 ans,
résume la philosophie
du projet qui a germé dans sa tête peu après les
événements de Seattle, en
1999. Jusque-là, cet ancien courtier de Wall Street, qui vit
aujourd’hui de ses
rentes, ne s’était jamais passionné que pour les
mécanismes complexes de la
finance internationale.
Face aux
revendications des
altermondialistes –auxquelles son neveu l’a sensibilisé–, Keiser
a
été frappé, dit-il, par le manque de
stratégie globale d’un mouvement
hétérogène composé d’une myriade de
sensibilités, de motivations et d’intérêts. «On estime qu’il y a environ
26.000 ONG sur la planète. Elles totalisent 22 millions
d’employés pour un
budget global de plus de 1.000 milliards de dollars,
analyse-t-il. D’un point de vue économique, c’est
énorme.
Pourtant, chaque ONG se considère individuellement comme petite,
peu puissante
et en manque de moyens.»
Collectivement,
poursuit
Keiser, les «alters» ont pourtant un énorme pouvoir
pour
transformer le système financier de l’intérieur. Ce
pouvoir, il peut s’exprimer
par le boycott. Et un boycott, ça ne coûte rien. Comme
GNU/Linux et les
logiciels libres, qui menacent toute l’industrie du software. Comme les
systèmes peer-to-peer d’échange de
fichiers sur Internet, qui bouleversent complètement les
schémas de l’industrie
musicale...
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