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Dossier
AP Photo/EugeneHoshiko/Isopix
Le 11 mars 2011, le Japon était le théâtre du pire accident nucléaire survenu depuis Tchernobyl. Depuis, il n’a cessé de se battre avec les conséquences du désastre : des dizaines de milliers d’évacués toujours plongés dans l’incertitude, des répercussions sanitaires incertaines, des travaux de décontamination aux coûts faramineux. A Fukushima, on a compris la leçon. La préfecture de 2 millions d’habitants a décidé de dire adieu à l’atome. Et de se tourner vers le soleil, le vent et les rivières pour produire son énergie. Son ambition n’est pas seulement de se débarrasser d’une technologie dangereuse, mais aussi de redynamiser l’économie locale et d’être plus résilient face aux catastrophes. Pour accomplir cette transition, les efforts viennent de toutes parts. Imagine est parti à la rencontre de ces citoyens qui, au nom des générations futures, entendent reprendre le contrôle de leur destin énergétique.
Des chiens aboient derrière une
grille métallique, leur pelage
fauve tranchant sur le blanc de
la neige. Accroché à la clôture,
un message désespéré : « Sauvez
les enfants et les habitants de la préfecture de
Fukushima. Non à la centrale nucléaire ! »
La route est déserte, et sous le ciel d’hiver, les
alentours du chenil respirent la désolation. Il
y a bientôt six ans que les êtres humains ont
déserté Iitate, autrefois considéré comme un
des plus beaux villages du Japon.
Situé à une quarantaine de kilomètres
au nord-ouest de la centrale nucléaire de
Fukushima Daiichi, ce village a officiellement
fermé ses portes le 24 juin 2011, après que des
taux radioactifs alarmants eurent contraint
ses 6 000 habitants à l’exil. Logement trop
exigu ou règlement locatif strict : tous n’ont
pas pu emporter leurs animaux domestiques.
A l’image de ces chiens, esseulés
mais bien soignés, que leurs propriétaires
viennent voir régulièrement, parfois d’aussi
loin que Tokyo. Dans ce doux paysage parsemé
de forêts et de montagnes aux formes
arrondies, les aboiements répondent aux
cliquetis des pelleteuses et au ballet des
camions. Casque de chantier sur la tête et
masque sur la bouche, des ouvriers s’attèlent
à de harassants travaux de décontamination.
Leur tâche : enlever 5 centimètres de terre dans un périmètre de 20 mètres autour de
tout « lieu de vie », routes, maisons et autres
infrastructures. Un vrai travail de Sisyphe,
d’autant qu’à chaque forte pluie, les eaux qui
dégringolent des sommets charrient leur lot
de particules irradiées.
Les sacs de terres pollués s’entassent sous de
hautes bâches vertes qui rivalisent avec les
montagnes alentour. D’un simple coup d’œil,
notre guide peut dire depuis quand ils sont
là. Au passage, il attire notre attention sur
de petits conduits aménagés au sommet de
ces monticules. « C’est pour laisser s’échapper
le gaz, car avec le temps, ces amas de matière
organique commencent à fermenter », explique
Norimichi Chiba.
A terme, le gouvernement a prévu de stocker
ces terres contaminées autour de la centrale
de Daiichi, une zone inhabitable pour longtemps.
Mais pour l’instant, ils continuent à
hanter le décor idyllique du village.
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