Aller directement vers le contenu

Analyse

Les insoumis du marché

Faites dérouler pour voir la suite

Diplômés des grandes écoles de commerce, d’ingénieur ou d’économie, ils défient le vieux monde du travail. L’impact sociétal est au cœur de leurs préoccupations. Imagine a mené l’enquête autour de cette génération Y et Z qui cultive une radicalité joyeuse et bouscule les géants du marché.

« Ne doutez jamais qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés peuvent changer le monde. C’est toujours comme cela que ça s’est passé. » Citant l’anthropologue américaine Margaret Mead, Clément Choisne a laissé la brosse à reluire, ce jour-là, en coulisses. Sa cérémonie de remise des diplômes sera impertinente, enlevée, visionnaire. Sur la scène de Centrale Nantes, le jeune ingénieur invite sa génération à une forme d’insurrection des consciences face au défi climatique. Il balaie la promesse d’une vie de cadre supérieur, rouage essentiel d’un système capitaliste de surconsommation, pour questionner le rôle de l’ingénieur dans la société. Nous sommes en septembre 2018. Greta Thunberg et la vague des manifestations pour le climat ne sont pas encore passées par là… Depuis lors, la vidéo de sa prestation tourne en boucle sur YouTube.

A sa manière, Clément Choisne incarne cette « génération Z » qui entre aujourd’hui sur le marché de l’emploi : une partie de l’élite, formée dans les grandes écoles de commerce, d’ingénieur ou d’économie, qui bouscule les certitudes de ses prédécesseurs et secoue le ronron du business as usual en plaçant la question du sens, des valeurs et de la quête de réalisation de soi au cœur de ses préoccupations dans un monde plus instable et moins sécurisé.

Quelles sont les aspirations de ces jeunes insoumis qui sortent de ces grandes écoles formatées aux théories classiques de l’économie de marché ? Pour répondre à cette question, Doan Pham, directrice adjointe du département Strategy Future, d’Ipsos France, élargit la focale à travers l’observatoire des « 4 500 » conduit par Ipsos. « La génération des millennials, nés après 1980 et la génération Z, à partir de 1995, sont les premières générations post-modernes confrontées à une double dynamique, analyse-t-elle. D’un côté, le futur se dessine comme plus morose. C’est la première génération qui vivra moins bien que ses parents. De l’autre, à travers la révolution digitale, ces jeunes possèdent une connaissance du monde inégalée. »

« Les générations Y et Z sont existentialistes. Leur quête de sens est déterminante dans leurs choix », Doan Pam, Ipsos France.

Ces deux générations sont nées et ont grandi avec la fin d’un monde binaire, l’avènement d’Internet, les attentats de New York, Paris, Bruxelles, l’effondrement des marchés financiers… « Les points de repère ne sont plus les mêmes et tout est plus difficile pour eux avec, en toile de fond, l’accès à la propriété, l’aide sociale, les inégalités du destin et une crise qui n’en finit pas, ponctue notre interlocutrice. Malgré tout cela, ils ne veulent pas réussir, mais être heureux et sont dotés d’une créativité inouïe… »

Cette affirmation ressort de nombreuses enquêtes. D’où il apparaît qu’en matière de conscience politique et éthique, 65 % des jeunes éprouvent un besoin de cohérence entre leur vie personnelle et professionnelle. « Les générations Y et Z sont existentialistes, poursuit Doan Pam. Leur quête de sens est déterminante dans leurs choix.»

Ces choix s’accompagnent d’un sens critique aiguisé, comme en témoigne l’enquête réalisée par Rethinking Economics auprès des bacheliers de six facultés d’économie et de gestion (Wallonie-Bruxelles). Ces étudiants considèrent leur cursus trop peu critique par rapport aux théories classiques en sciences économiques (56 %) et estiment que leurs études intègrent marginalement les impacts environnementaux (79 %) ou les questions d’inégalités sociales (70 %). En bref, les contenus sont jugés dépassés au regard des enjeux actuels par une majorité d’étudiants. « Cette étude, qui a été complétée par une analyse qualitative des cours, est sur les bureaux des doyens de facultés d’économie, explique Zoé Evrad, doctorante en économie à Paris, qui a participé à cette enquête. La formation des économistes est un enjeu essentiel. Et il n’est pas anodin de constater qu’une bonne partie des bacheliers, dégoûtés par le côté désincarné qu’on leur offre sur l’économie, s’orientent vers des études de gestion en master. Des discussions ont débuté afin d’introduire un cours de perspective critique pour les bacheliers… ».

Ces discussions ne paraissaient pas très avancées à l’heure où nous bouclions ce dossier, en pleine crise du coronavirus. Trois universités sur six (NDLR : ULB, ULiège, Saint-Louis), pour l’heure, nous ont répondu, relève Bastien Castiaux, co-auteur de cette étude. Mais il ne fait pas de doute que cette pandémie est aussi un levier pour repenser les enseignements en économie." “»

Du côté de l’ULB, on reconnaît le chemin qu’il reste à parcourir sur les enjeux liés au développement durable au sein de l’école de commerce Solvay : « Nous avons encore des progrès à faire sur ce point car il n’y a pas véritablement de cours sur le développement durable ou la responsabilité sociale organisationnelle dans les formations qui se destinent au plus grand nombre, admet Jean-François Desouter, de la cellule qualité de la Faculté Solvay (ULB). Nous avons réalisé une cartographie des cours et des contenus de cours ayant un impact sociétal et cet objectif a été récemment intégré dans les profils d’enseignement de tous nos programmes diplômants afin d’intégrer le développement durable dans l’analyse de problèmes. »

Professeur en responsabilité sociétale de l’entreprise à la Louvain School of Management (LSM) et à l’IESEG School of Management (France), Valérie Swaen n’a pas ménagé sa peine, ces dernières années, pour faire évoluer les choses : « Nous avons lancé en 2017 “une majeure transversale”, soit six cours durant la première année de master consacrés à la thématique de l’impact des entreprises sur le développement durable, note-t-elle. Ce pari n’était pas gagné d’avance, mais le résultat est là : c’est une des deux majeures qui ont le plus de succès. Certains cours sont également choisis comme cours à option par des étudiants de master 2 et rassemblent plus de 120 étudiants. »

Connecter les enseignements à la réalité économique et sociétale : c’est le pari de LSM qui organise des visites in situ et stimule le dialogue avec les patrons d’entreprises. « Les étudiants ne ménagent pas leurs critiques sur la question des pollutions, des emballages, des externalités, note Valérie Swaen. J’apprécie beaucoup cette disposition d’esprit même si le bagage technique leur manque parfois pour aborder des questions plus complexes. Un autre indicateur réside dans le nombre de mémoires consacrés à la responsabilité sociétale des entreprises et au développement durable, en forte augmentation. »

Réalisée auprès de 2 700 étudiants français en deuxième année du supérieur, l’an dernier, l’enquête « NewGen for good : comment la nouvelle génération va transformer l’entreprise ? » souligne les attentes de ces jeunes à l’égard de la diversité des collaborateurs au sein d’une entreprise (60 %) et du respect du développement durable (50 %) à égalité avec l’existence d’une politique de gestion de carrière et de salaire (49 %) ou du prestige l’entreprise (49 %). Des tendances confirmées par l’étude Global Tolerance qui relève que 62 % des jeunes souhaitent vouloir privilégier des entreprises qui ont un impact environnemental et social positif.

« Je constate un énorme malaise des jeunes face au conservatisme et au système pyramidal des grandes entreprises », Eric Lardinois, faculté polytechnique de Mons

Professeur en management de la créativité à la faculté polytechnique de Mons et consultant dans différents secteurs, Eric Lardinois opère un constat similaire : la génération Z attend autre chose du monde du travail que la logique des dividendes. « Je suis un baby-bomber et quand j’étais jeune, on me parlait de l’an 2000. C’était porteur pour la société. Or, il n’y a plus aujourd’hui ni horizon ni projet de société, et faire du profit ne suffit plus. Les enquêtes Gallup nous montrent que 70 % des salariés ne se disent pas engagés dans le monde du travail. Les jeunes diplômés des grandes écoles, en particulier, sont en attente de plus d’autonomie, d’écoute et de reconnaissance… Ils sont très intéressés par les nouveaux modes de gouvernance des entreprises libérées qui stimulent la créativité et l’autonomie. Je constate un énorme malaise face au conservatisme et au système pyramidal des grandes entreprises. Ces jeunes, en particulier, se posent des questions que leurs ainés, fatalistes, ne se posaient pas. »

Vice-recteur de l’Université de Mons, Marc Labie nuance cependant l’idée d’une génération qui aurait choisi de rompre délibérément avec les acquis du passé lorsqu’elle rentre sur le marché de l’emploi : « Ce qui semble établi, c’est que la génération Y-Z veut négocier tout de suite des choses équilibrées entre la vie privée et le travail, remarque-t-il. La génération précédente partait du point de vue qu’elle se mariait à un employeur et il y avait une forme de contrat social autour de cette fidélité. De nos jours, cette fidélité n’est généralement plus garantie du côté des employeurs ; dès lors, les souhaits des jeunes diplômés sont plus rapides et plus explicites, ce qui peut donner l’impression d’une certaine impatience. Offrir des emplois qui correspondent aux attentes des jeunes diplômés en termes de conditions matérielles et de sens devient donc plus crucial pour les organisations qui souhaitent fidéliser leur personnel. »

Alors, militants, les futurs managers qui, pour beaucoup, sortiront des grandes écoles de gestion et de commerce ? Chasseur de têtes et acteur privilégié du monde du recrutement depuis 23 ans, Joël Poilvache, directeur de Robert Half, constate que les jeunes qui sortent de ces facultés ont tendance à se retrouver dans une position nouvelle, sur le marché du travail, où ils se donnent davantage le choix face aux recruteurs qui captent les talents en dernière année de master : « Une majorité sont encore recrutés au départ comme consultant au sein des big four (NDLR : EY, KPMG, PWC, Deloitte). Mais après quelques années, ils sont nombreux à vouloir se mettre au service de départements financiers de sociétés de service, de start-ups, d’organisations non-gouvernementales ou culturelles voire d’acteurs publics. Beaucoup ne souhaitent pas rester à long terme dans ces sociétés d’audit ou s’orienter absolument vers une multinationale, ce qui était le nec plus ultra auparavant. Ces grandes compagnies ont toujours une attractivité, notamment sur le plan salarial, des avantages, de la formation professionnelle, mais cela ne suffit plus pour les jeunes qui ont une première expérience et le changement intervient souvent avant 30 ans souvent en raison du décalage entre les valeurs vécues et les valeurs attendues… »

Les secteurs traditionnels de la banque, de la finance, de l’agro-alimentaire, du nucléaire ou du pétrole ne semblent plus faire rêver, comme auparavant, celles et ceux appelés à prendre les manettes de l’économie. Signe tangible d’un changement de paradigme au sein de l’élite belge, la chute des deux plus grandes écoles de commerce belges (Solvay et LSM) dans le ranking international du Financial Times, en 2019, s’expliquerait en partie par un glissement dans l’orientation professionnelle : « Ce ranking est basé à 35 % sur les salaires déclarés et le type de profession occupée par les anciens étudiants, analyse Jean-François Desouter, coordinateur de la cellule qualité à la faculté Solvay. Or, les jeunes optent pour des secteurs qui paient moins (NDLR : 6 000 euros en moyenne de perte annuelle). Il ne reconnait pas encore, d’une certaine manière, la valeur sociétale des nouvelles fonctions auxquelles une partie des jeunes étudiants qui rentrent sur le marché du travail aspirent aujourd’hui. »

Du côté des fédérations patronales (FEB, UWE,…), on concède avoir peu d’éléments qui objectiveraient cette tendance sur le marché de l’emploi. Le son de cloche est similaire dans les organisations publiques de soutien à l’emploi. Tant chez Actiris, à Bruxelles qu’au Forem, en Wallonie, les services d’études semblent démunis à ce propos.

La pénurie de cerveaux menacerait-elle les fleurons de la vieille industrie ? Professeur émérite à l’université de Lausanne, Stéphane Garelli signait voici quelques mois une tribune dans le journal Le Temps, constatant la très faible attractivité des grandes entreprises parmi ses étudiants. « Cette nouvelle génération est la première qui commence sa vie avec un peu de capital qu’elle héritera de ses parents. Gagner de l’argent pour faire vivre sa famille est important mais pas à n’importe quel prix. Je suis frappé du nombre de jeunes étudiants qui refusent des postes autrement très attractifs dans des entreprises internationales simplement parce que la société ne correspond pas à leur système de valeurs. Si les grandes entreprises n’attirent plus les jeunes talents, elles se scléroseront et disparaîtront. Selon McKinsey, 75 % des entreprises de l’index S&P 500 auront disparu dans dix ans, peut-être aussi faute de jeunes compétences. »

« On motive de brillants cerveaux en leur racontant qu’ils contribuent à sauver le monde, alors même qu’on les met au service d’un modèle de développement destructeur », Noé Lecocq, Inter-Environnement Wallonie

Sur le terrain, on fait peu de publicité quant à cette difficulté de recruter les jeunes talents. Ce haut cadre d’une multinationale de l’énergie nous confirme que son entreprise a dû faire face à une désaffection de jeunes diplômés universitaires. « Mais il y a eu un rebond significatif depuis l’an dernier grâce aux messages portés par notre direction générale. Les questions d’agilité et d’impact sociétal deviennent centrales. Les jeunes veulent savoir quel chemin l’entreprise va emprunter pour avoir de l’impact et ne tolèrent plus les engagements qui ne sont pas pris. Cela nous revient comme un boomerang. »

Ce boomerang secoue aussi un géant comme Solvay, qui a pris la mesure du risque. « Réinventer le progrès », porter « une responsabilité engagée », « une éthique et un bien-être sans compromis », agir « en faveur de la durabilité », en « valorisant la contribution de chaque individu » avec une « passion pour la performance »… Autant de valeurs affirmées en 2020 par Ilham Kadri, nouvelle patronne charismatique du géant industriel belge : « Les sociétés qui ont travaillé sur leur raison d’être et qui l’ont vraiment intégrée dans leurs systèmes et leur façon de gérer le capital humain sont plus profitables. Pourquoi ? Parce que l’engagement des travailleurs est plus grand. »

Mais comment concilier, dès lors, ces nouvelles valeurs avec une stratégie de croissance qui soutient le développement d’activités, telle l’exploitation des gaz de schiste, peu compatibles avec la protection du climat ? « De brillants cerveaux dans des centres de recherche pointus sont ainsi pris pour des naïfs, analyse Noé Lecocq, chargé de mission climat chez Inter-Environnement Wallonie. On les motive en leur racontant qu’ils contribuent à sauver le monde, alors même qu’on les met au service d’un modèle de développement destructeur, pour passer de 8 à 11% de rendement ! ».

Interpellé sur sa stratégie de recrutement, le département des ressources humaines de Solvay n’a pas été en mesure de nous répondre en pleine crise du coronavirus. Toutefois, les différents experts interviewés soulignent unanimement l’attractivité des secteurs liés aux circuits courts, aux biotechnologies, à l’intelligence artificielle, au big data, aux services à la société ou aux énergies renouvelables parmi cette catégorie de diplômés.

Directrice des affaires publiques internationales d’Akuo Europe, qui emploie 400 personnes dans le domaine du renouvelable, Alexandra Somsthbay confirme l’engouement : « Quand nous diffusons une offre d’emploi, nous recevons un nombre incalculable de curriculum vitae de très haut niveau en 24 heures, constate-t-elle. Il y a cinq ou six ans, on n’espérait pas avoir cela. Lors des entretiens, on se rend compte que beaucoup de candidats sont dans un emploi stable et plus rémunérateur. Mais ils souhaitent changer de secteur et de type d’entreprise. Ces jeunes de moins de 30 ans viennent généralement du secteur fossile, du consulting, de grands groupes et sont en quête de sens. Nous avons eu récemment le cas d’un ingénieur industriel en poste aux Etats-Unis qui voulait tellement travailler pour nous qu’il était prêt à redevenir stagiaire. »

« Ce qui fait défaut, aujourd’hui, ce sont les outils pour accompagner les jeunes afin de monter des projets qui ont tout à la fois une valeur pour la société et une durabilité forte », Marc Lemaire, Group One

Autre indicateur significatif de l’aspiration des jeunes, le phénomène des starts-up gagne en puissance. Selon une étude menée par Opinion Way pour Mazars, l’an dernier, 25 % des jeunes de moins de 25 ans déclarent vouloir être leur propre patron et 11 % veulent créer leur start-up. La même étude convient que 42 % des jeunes sondés souhaitent participer aux décisions stratégiques. Ambiance conviviale, transmission des compétences et reconnaissance du droit à l’échec sont autant d’attentes qui peuvent être rencontrées dans des entreprises émergentes au départ des six incubateurs qui ont vu le jour ces dernières années dans les girons des universités et des hautes écoles à Bruxelles, Charleroi, Liège, Louvain-la-Neuve ou Mons.

Co-initié par l’école de commerce Solvay avec différents partenaires à Bruxelles, l’incubateur Start.LAB a permis d’accompagner depuis 2016 le développement de 72 entreprises qui occupent aujourd’hui 300 personnes. « Le taux de réussite est de 37 %, note Virginie Rob, project manager au Start.LAB bruxellois. Nous accompagnons à ce jour 195 projets et permettons à ces jeunes de s’entourer de compétences et d’experts sur différents sujets à travers des coaching, des masterclass, des ateliers de travail, du story-telling. La dynamique d’échanges entre eux est primordiale et notre condition à l’entrée, c’est d’avoir un impact positif sur la société, que ce soit en termes social ou environnemental. »

Développement d’une marque de vêtements recyclés, plate-forme de récupération et de vente des invendus pour limiter le gaspillage alimentaire, nouvelle marque de crackers conçue à base de farine de grillons… La planète est mise à toutes les sauces des projets économiques soutenus par le Start.LAB bruxellois.

Cheville ouvrière du Venture Lab, Bernard Surlemont, professeur à HEC Liège, constate pour sa part que le taux de réussite à Bruxelles est comparable à celui qui prévaut à Liège : « Plus de quatre-vingts des projets qui ont passé la première année sont toujours actifs et en cinq ans, 171 équivalents temps plein ont été créés. L’essentiel, c’est que l’esprit de la jeune génération a fondamentalement changé, note-t-il. Il y a cinq ans, il fallait exhorter les étudiants pour qu’ils entreprennent. Aujourd’hui, ils sont non seulement plus ouverts à l’idée, mais ils veulent être des acteurs de changement en travaillant en réseau. Plus de la moitié des projets ont une raison d’être qui touche à l’impact sur la société. »

Sans vouloir doucher cet enthousiasme contagieux, Marc Lemaire, fondateur de Group One, qui accompagne des jeunes entrepreneurs dans une démarche d’économie soutenable, relève «” “qu’au-delà d’une intention appréciable et de projets économiques intéressants, ce qui fait principalement défaut, aujourd’hui, ce sont les outils pour accompagner les jeunes entrepreneurs afin de monter des projets qui ont tout à la fois une valeur pour la société et qui témoignent d’une durabilité forte du point de vue environnemental. »

Mais quelle est la part, en fin de compte, des starts-up à impact sociétal au-delà de la dynamique de ces incubateurs ? Réalisée l’an dernier par PWC, une étude sur les starts-up européennes soutenait que les motivations des responsables portaient par ordre croissant sur la « poursuite d’une passion » (17 %), « la réponse à une opportunité de marché » (13 %), « la création de de son propre emploi » (12,5 %), « l’envie de gagner de l’argent ou devenir riche » (8,5 %)… loin devant la volonté de résoudre « un problème social de la communauté » (6 %) ou « un problème fondamental de la société » (6 %).

Des chiffres qui donnent matière à réfléchir aux acteurs susceptibles de promouvoir un autre modèle économique susceptible de répondre au défi de la transition écologique et sociale.

Christophe Schoune

Partager sur Facebook

Retour

Imagine est un éditeur indépendant. Il vit en priorité grâce à ses lecteurs et lectrices.
Abonnez-vous et contribuez au développement d’une coopérative de presse à finalité sociale, d’un média original et alternatif.